Terrorisme : cinq femmes et un adolescent suspectés

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Terrorisme : cinq femmes et un adolescent suspectés

Date: 11 September 2016 | 4:21 pm

Six personnes suspectées d’avoir participé à la préparation de l’attentat déjoué à Paris le week-end dernier sont entendues dans les locaux de la DGSI.

Les enquêteurs travaillent d’arrache-pied car le temps presse. Depuis jeudi soir, ils n’ont que 96 heures – durée légale de la garde à vue en matière terroriste – pour démêler l’écheveau qui lie les jeunes femmes à l’origine de l’attentat manqué, il y a une semaine, près de Notre-Dame de Paris. Cinq femmes, dont une mineure, et désormais un jeune homme de 15 ans sont entendus dans les locaux de la DGSI, à Levallois-Perret.

Samedi, le parquet a procédé à sa première mise en examen: Ornella G., 29  ans, a été placée en détention provisoire, suspectée d’«association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste criminelle» et «tentative d’assassinats en bande organisée». Fichée S pour des velléités de départ en Syrie, cette mère de trois enfants a été arrêtée mardi dernier dans le sud de la France avec son compagnon, dont la garde à vue a été levée. Ses empreintes ont été retrouvées dans la voiture abandonnée le week-end dernier en plein centre de Paris, chargée de plusieurs bonbonnes de gaz. En garde à vue, elle a livré des éléments que les enquêteurs manient avec précaution tant ses déclarations n’ont cessé de varier. Selon son récit, rapporté par l’AFP, «après une tentative infructueuse» pour mettre le feu au véhicule, les jeunes femmes «ont fui à la vue d’un homme» pris «pour un policier en civil». Une autre source proche de l’enquête évoque aussi, à ce moment-là, une dispute entre les suspectes.

Trois autres femmes continuent d’être entendues. Inès Madani, la fille du propriétaire de la Peugeot 607, est l’une des trois femmes arrêtée jeudi soir dernier à Boussy-Saint-Antoine (Essonne). Âgée de 19 ans, connue des services pour avoir voulu se rendre en Syrie, en lien avec des Belges radicalisés, elle portait dans son sac à main, lors de son arrestation, une lettre d’allégeance au groupe djihadiste État islamique. Son ordinateur renfermait de la propagande djihadiste.

C’est par elle que les enquêteurs sont remontés au logement d’Amel S, 39 ans, dans l’Essonne. Cette dernière est donc également entendue, ainsi que sa fille de 15 ans.

De son côté, Sarah H., 23 ans, radicalisée depuis un an, intéresse les enquêteurs du fait des relations qu’elle entretenait avec les auteurs de récents attentats. Elle était la «promise» de Larossi Abballa, qui a tué un policier et sa compagne le 13 juin à Magnanville (Yvelines) avant d’être abattu, puis d’Adel Kermiche, qui a assassiné le 26 juillet un prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) avant d’être tué par la police. Sarah H. devait se marier prochainement avec Mohammed Lamine A., placé en garde à vue dans cette nouvelle affaire, et dont le frère est incarcéré pour ses liens avec Abballa. Sarah H. n’aurait jamais vu les trois hommes, qui «lui ont été proposés via Internet». Internet et Telegram, la messagerie sécurisée appréciée des djihadistes pour sa confidentialité, sont au cœur de l’enquête. En effet, le commando aurait été «téléguidé» depuis la Syrie et les enquêteurs s’interrogent notamment sur le rôle du djihadiste français Rachid Kassim. Originaire de Roanne, ce dernier joue depuis la zone irako-syrienne un rôle actif de propagande pour l’EI, appelant à frapper la France.

Des liens ont été établis entre Kassim et au moins l’un des tueurs de Saint-Étienne-du-Rouvray. Il a par ailleurs félicité l’auteur de l’attentat qui a fait 86  morts le 14 juillet à Nice, dans une vidéo mettant en scène l’exécution de prisonniers syriens. Il aurait été en contact, via la messagerie cryptée Telegram, avec l’une des femmes du «commando de Notre-Dame» alors que, selon les autorités, ce dernier s’apprêtait à commettre un nouvel attentat.

Par ailleurs, samedi, un adolescent de 15 ans a été arrêté à Paris, soupçonné de pouvoir passer à l’acte. Le jeune suspect, interpellé dans le XIIe arrondissement, était connu des services de police et avait fait l’objet d’une perquisition administrative et d’une assignation à résidence dans le cadre de l’état d’urgence.

Il était entendu aujourd’hui par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), près de Paris. «On s’interroge sur un possible passage à l’acte en réponse aux appels à attaquer la France depuis la Syrie», selon une source proche de l’enquête. Cette source a précisé que le mineur était en contact , lui aussi, via la messagerie cryptée Telegram avec le djihadiste français Rachid Kassim.

Selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, près de 300 personnes ont été arrêtées en France depuis janvier pour leurs liens avec «des filières terroristes».

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