L'identité ou le match entre Racine et Corneille

Ce concept a déjà deux ans. Il aurait pu être fatal à Alain Juppé. C’est devenu son slogan fétiche, celui par lequel il espère emporter d’un même élan la primaire et la présidentielle. «L’identité heureuse». C’est en septembre 2014 que le maire de Bordeaux utilise pour la première fois l’expression. Dans un ouvrage collectif, Les Douze Travaux de l’opposition, coordonné par le député Benoist Apparu. Il s’agissait alors de répondre à L’Identité malheureuse, titre d’un livre d’Alain Finkielkraut dans lequel, le premier, l’intellectuel décrivait la destruction de tout creuset commun à la société française par la montée du communautarisme.

Le moins que l’on puisse dire est que la formule juppéiste avait étonné. Ses rivaux de l’UMP s’en étaient emparés et s’étaient empressés d’en faire le symbole d’un déni de la réalité, d’un oubli des conflits traversant la société et des menaces exercées par un islam conquérant. Bref, …