Jonah Hill, le complexe du clown

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Jonah Hill, le complexe du clown

Date: 12 September 2016 | 10:46 am

Son très bref passage promotionnel en France ne risque pas d’arranger sa réputation. Jonah Hill a annulé toutes ses interviews prévues au Festival de Deauville après avoir été particulièrement heurté par une plaisanterie douteuse de la nouvelle miss météo de Canal+ (cf. vidéo ci-dessous). L’acteur du Loup de Wall Street, venu présenter son nouveau film dramatique War Dogs, n’a pas du tout apprécié l’humour de la jeune femme et aurait donc décidé d’envoyer promener l’ensemble de la presse française.

Il est vrai que la plaisanterie en question était d’une lourdeur et d’une impolitesse extrêmes et l’on peut tout à fait comprendre l’impatience de l’invité. Reste qu’il y avait certainement des façons plus élégantes de remettre la journaliste à sa place… et que ce n’est pas la première fois que Jonah Hill prend la mouche. Aux États-Unis, l’Américain de 32 ans est même connu pour son caractère susceptible. En 2013, il s’est notamment fait remarquer lors d’une interview très houleuse à Rolling Stone
. Il refusait de répondre à des questions jugées indignes de lui (et de fait assez stupides, on vous l’accorde).

« Quel genre de péteur êtes-vous ? » lui demandait par exemple le journaliste. « Il est alors sorti de ses gonds », précise le magazine. « Je ne répondrai pas à cette question débile ! Je ne suis pas ce genre de personne ! Jouer dans des comédies ne m’oblige pas à répondre à ce genre de questions stupides. Ça n’a rien à voir avec qui je suis. » Personne ne s’attendait à ce que le comique de service, celui qui nous a tant fait rire dans Le Loup de Wall Street et dans les comédies de Judd Apatow, se montre à ce point ombrageux et agressif. Cette sortie lui a valu de faire son entrée dans le classement des célébrités les plus haïes du moment rigoureusement établi chaque année par le glorieux Star Magazine. Et depuis, le site BuzzFeed s’amuse à tenir une liste de ses citations les plus pompeuses.

« Vulnérable », « sensible » et « étrange »

Si l’on voulait faire un peu de psychologie bon marché, on dirait que Jonah Hill souffre du « complexe du clown ». Selon certaines études, dont celle, très sérieuse, publiée en 2014 par le British Journal of Psychiatry, les humoristes sont plus introvertis que la moyenne, mais aussi plus impulsifs et sujets à des comportements asociaux. Les comiques seraient en effet plus sujets à l’instabilité psychique que les autres, à l’instar de Jim Carrey ou de Ben Stiller (tous deux maniaco-dépressifs) ou encore de Robin Williams. La directrice de casting du Loup de Wall Street comparait d’ailleurs la personnalité de Jonah Hill à celle du défunt acteur.

Le New York Times
dresse ainsi un portrait à rebours de ses confrères en tentant de détailler la personnalité fragile du trentenaire décrit comme « vulnérable », « sensible » et « étrange ». Des traits de caractère qui remontent à l’enfance. « Ma jeunesse était amusante, mais super emo. Je pleurais souvent », explique-t-il au magazine sans jamais se montrer antipathique (il va jusqu’à jouer au ping-pong avec la journaliste).


J’ai réussi l’un des plus grands défis à Hollywood, celui de passer d’acteur comique à acteur sérieux, et j’en suis fier.

Jonah Hill a, semble-t-il, surtout très peur d’être catégorisé à tout jamais comme le clown de service et que cette image ait des conséquences fâcheuses sur sa carrière. Il a débuté en jouant les seconds couteaux hilarants dans les superproductions de Judd Apatow. Il a explosé grâce à son rôle de financier déjanté dans Le Loup de Wall Street et est devenu populaire grâce à des comédies bébêtes mais efficaces comme 21 Jump Street.

Mais on l’a aussi vu dans Django Unchained et Ave César ! des frères Coen, et il a reçu une nomination aux Oscars pour le drame Le Stratège
(Moneyball). Après le succès de SuperGrave, il a refusé de jouer dans Very Bad Trip pour ne pas s’enfermer dans le genre. « J’ai réussi l’un des plus grands défis à Hollywood, celui de passer d’acteur comique à acteur sérieux, et j’en suis fier. J’aurais pu gagner des millions de dollars en signant dans toutes les grandes comédies de ces dix dernières années, mais je ne l’ai pas fait, car j’envisage une tout autre carrière. » Pas question de laisser Le Grand Journal et tous les journalistes qui auraient la mauvaise idée de vouloir faire de l’humour à ses dépens flinguer cette carrière.

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