Des conditions plus strictes pour les détenus radicalisés

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Des conditions plus strictes pour les détenus radicalisés

Date: 11 September 2016 | 10:56 am

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, annonce dans le JDD une série de mesures destinées à renforcer la sécurité dans les établissements pénitentiaires. Le premier ministre Manuel Valls souhaite la création de 10.000 places supplémentaires.

C’est la réponse du ministre de la Justice à l’attaque perpétrée au sein de la prison d’Osny. Une série de mesures afin que l’agression, qui a grièvement blessé un gardien dans un quartier dédié aux détenus radicalisés, ne se reproduise plus.

La semaine dernière, un détenu, arrêté sur le chemin du djihad et depuis incarcéré à la maison d’arrêt d’Osny, spécialisée dans la déradicalisation, a sauvagement frappé le gardien qui venait le chercher pour aller en promenade. L’agresseur a revendiqué le caractère djihadiste de son acte: après la fuite du surveillant, il a badigeonné l’une des portes de cellule du sang de sa victime avant d’entamer une prière. Il y a de fortes présomptions sur le fait que l’agression ait été programmée avec la complicité d’autres détenus. La fouille des cellules de l’unité a permis de découvrir des téléphones et plusieurs objets tranchants.

Mieux contrôler les radicalisés

Un acte grave et préoccupant qui pousse Jean-Jacques Urvoas à détailler, dans les colonnes du Journal du dimanche, les changements qu’il compte faire appliquer dans les prisons accueillant des islamistes.

Dans les cinq unités dédiées à la déradicalisation, «il y aura désormais des rotations de cellules systématiques, affirme le ministre. Les fouilles sectorielles y seront également multipliées.» À cela, il ajoute que «les effets personnels des détenus seront limités au sein des cellules. L’achat [de produits] pour améliorer la détention sera limité.» Enfin, les prisonniers de ces unités seront contrôlés plus strictement sur «les publications extérieures» auxquelles ils ont accès.

Plus généralement, le garde des Sceaux estime qu’il faut isoler les détenus radicalisés des autres, afin d’éviter l’embrigadement ou les effets de groupe. Le ministère doit émettre des propositions en ce sens dans le courant du mois de septembre.

Créer de nouvelles places

Dans les 188 prisons françaises, 1400 détenus sont repérés comme étant des radicaux et 325 sont incarcérés pour des faits de terrorisme. Parmi ces 325 personnes, 89 sont placées dans l’un des cinq centres spécialisés au sein des établissements pénitentiaires de Lille-Annœullin, Fleury-Mérogis, Fresnes et Osny. En juillet dernier, un rapport de la Contrôleur générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, avait sévèrement critiqué ces unités spécialisées, dénonçant même leurs potentiels «effets pervers» .

Jean-Jacques Urvoas n’envisage pas pour autant leur fermeture, ne souhaitant pas interrompre «une expérimentation». «Il faut revoir en profondeur l’évaluation des détenus qui y sont placés afin de renforcer leur prise en charge et la sécurité des personnels, mais le principe directeur originel n’est pas invalidé», affirme-t-il.

Une volonté partagée par le premier ministre, Manuel Valls, qui a indiqué dimanche qu’il faudrait créer 10.000 places de prison dans les 10 années à venir, notamment «pour permettre la création de cellules individuelles, des unités dédiées». Il a également indiqué que 15.000 personnes étaient «suivies» en France pour radicalisation. Jusqu’ici, les autorités évoquaient environ 10.000 personnes fichées par les services de renseignement pour leur liens avec la «mouvance islamiste».

Près de 700 djihadistes français et résidents en France, qui combattent actuellement en Irak et en Syrie», a-t-il rappelé, soulignant que ce chiffre incluait «275 femmes et plusieurs dizaines de mineurs».

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