Cannabis, baskets, impôts… 10 infos sur le candidat Gary Johnson

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Cannabis, baskets, impôts… 10 infos sur le candidat Gary Johnson

Date: 8 September 2016 | 1:24 pm

Il est le troisième homme derrière Hillary Clinton et Donald Trump et pourrait exploser le record de voix jamais atteint depuis 20 ans par son parti à une élection présidentielle. Gary Johnson, le candidat libertarien dans la course à la Maison Blanche, est crédité de 10% à 13% d’intentions de vote dans les derniers sondages. Chez les jeunes, il caracole à 23% des intentions de vote. C’est historique. Du jamais vu depuis 1948. Un exploit à ce stade de la campagne, à moins de 100 jours du scrutin, pour un “third-party candidate”.

Ces “petits candidats qui pourraient gêner Trump et Clinton

Comme les autres outsiders, Gary Johnson compte faire grossir la foule de ses supporters en se nourrissant de l’impopularité historique des candidats démocrate et républicain. Anti-guerre, se définissant comme un conservateur fiscal et un libéral sur le plan sociétal, il séduit à la fois les anti-Trump et les déçus du candidat aux primaires démocrates, Bernie Sanders

Et le résultat est là : une fulgurante ascension. Gary Johnson, qui en 2012 avait péniblement atteint 1%, semble en bonne voie pour obtenir le meilleur score d’un troisième parti dans une élection présidentielle américaine depuis Ralph Nader, l’écolo qui avait enregistré 3% en 2000. Alors de quel bois est fait cet ancien gouverneur du Nouveau-Mexique de 63 ans ?

1Ex-républicain

Avant de se présenter comme candidat du parti libertarien en 2012, Gary Johnson a été républicain. Il est entré en politique en 1994, en tant que gouverneur du Nouveau-Mexique. A ce poste, il a acquis la réputation d’être un “croisé anti-taxes”, bataillant pour la réduction des dépenses publiques et contre les impôts, quitte à détruire des emplois de la fonction publique.

Sur le plateau de Stephen Colbert, dans le “Late Show”, il a expliqué avoir quitté le GOP en raison de leur manque d’ouverture sur les sujets de société. “Laissons les gens choisir ce qu’ils veulent faire de leur vie”, a-t-il dit en faisant référence à la légalisation de la marijuana et au mariage entre personnes du même sexe. 

En 2012, il s’est déclaré candidat aux primaires républicaines, avant d’abandonner après avoir constaté qu’il n’avait aucune chance de remporter l’investiture. Passé au parti libertarien, il assure à longueur d’interviews :

“La plupart des Américains sont libertariens. Ils ne le savent pas encore.”

Selon lui : “La plupart des gens, je pense, sont fiscalement conservateurs et ‘sociétalement’ libéraux, et la plupart des gens, je pense, reconnaissent que nos interventions militaires, pour la majorité, empirent les choses, et ne les améliorent pas.”

Aujourd’hui, Gary Johnson veut augmenter l’âge de la retraite pour la Sécurité sociale, limiter les aides sociales pour la santé, abolir la peine de mort, développer des bons pour les écoles privées et réduire drastiquement les dépenses de la Défense. Comme tous les autres libertariens, Gary Johnson estime que le secteur privé peut résoudre un bon nombre de problèmes, notamment dans le domaine de la santé.  Seul champ où l’Etat a un droit de regard selon lui : l’environnement.

2Taxe unique

C’est son cheval de bataille : la baisse des impôts. C’est même devenu obsessionnel. Gary Johnson a réduit 14 fois les impôts lors de son passage dans le Nouveau-Mexique entre 1995 et 2003, et ne les a jamais augmentés. Il estime aujourd’hui que les taxes fédérales “pénalisent la productivité, l’épargne et l’investissement”. Il dénonce sur son site de campagne des “lois fiscales” qui sont “utilisées non seulement pour percevoir des recettes nécessaires mais comme un moyen pour des intérêts personnels afin de pénaliser les concurrents tout en se subventionnant”. Il propose de simplifier toutes les taxes (sur les entreprises et sur les revenus) en les remplaçant par une taxe sur la consommation.

3“Gouverneur veto”

Au Nouveau-Mexique toujours, il a gagné le surnom de “gouverneur veto” pour avoir fait usage de son droit de veto à 750 reprises (200 fois au cours des six premiers mois de son mandat). Il estimait alors qu’il s’agissait de projets de loi dont “nous n’avons pas besoin, ou que nous ne pouvons pas nous permettre”. Il se vante ainsi d’avoir permis au Nouveau-Mexique d’avoir pu réduire ses dépenses et d’avoir rééquilibré le budget de l’Etat.

4Fumeur de joint

Au cours de sa première campagne pour le poste de gouverneur en 1994, il confiait pouvoir se ravitailler en marijuana au moins deux fois par semaine. Au “New Yorker”, il assure : la dernière fois qu’il était défoncé, c’était il y a quelques mois, lors d’une soirée avec sa fiancée, Kate Prusack à Santa Fe, où le couple habite. Depuis qu’il s’est porté candidat au poste suprême, il assure ne plus fumer, disant comprendre que les Américains souhaitent un président clean. “Si vous recevez un coup de fil à minuit ou deux heures du matin, les gens doivent entendre une voix ferme au bout du fil.” 

Il reste, cependant, un ardent défenseur de sa légalisation, notamment pour un usage thérapeutique, qu’il a lui-même pratiqué après un accident de parapente. Il a toujours estimé que le cannabis était moins dangereux que l’alcool. Entre 2014 et 2016, il fût d’ailleurs directeur d’une entreprise de produits issus de la culture de marijuana, Cannabis Sativa Inc. Il avait alors pour objectif de faire le “Dom Pérignon” de la culture de l’herbe. Il a démissionné de son poste en janvier 2016 avant d’annoncer son entrée en lice dans la course pour la Maison-Blanche. 

5Nike

Gary Johnson a une autre obsession : les baskets Nike. Le candidat libertarien ne quitte (presque) jamais ses sneakers depuis 2012, si bien qu’elles sont devenues une véritable signature. Sur le plateau du Late Show, il est apparu avec des Nike Zoom Air Pegasus 32, ses préférées.

(Nicholas KAMM / AFP)

Par solidarité, son bras-droit, Tom Mahon, porte lui aussi, parfois, des basket Nike.

6Everest

S’il porte des baskets c’est aussi qu’il aime mettre en avant sa carrière sportive, à faire rougir les autres candidats. Gary Johnson a fait trois fois le championnat de triathlon, l’Ironman, de Kona à Hawaï : 9,9 km de nage, 180 km de vélo et un marathon. Il a également gravi les plus hauts sommets de la planète dont l’Everest en mai 2003. Il dit aujourd’hui faire du sport deux à trois heures par jour, lorsqu’il n’est pas en train de courir les meetings.

7Pro-armes

Forcément. Etre libertarien implique une liberté totale, partout, même en matière d’armes. Gary Johnson n’est favorable à aucune restriction, même pour les armes. Après la tuerie d’Orlando, il a estimé que les Américains seraient plus en sécurité si les armes étaient plus facilement disponibles. 

Selon lui, le port d’armes dissuaderait les crimes violents. Il suggère ainsi :

“Est-ce que j’essaierais de voler cette femme dans un parking, alors que je sais qu’il y a sept ou huit personnes autour, qui portent des armes et qui pourraient me blesser ? Je crois que je ne l’accosterais pas.”

Lui-même s’est acheté deux fusils pour sa protection personnelle.

8Bientôt 15 % ?

Si Gary Johnson veut avoir de réelles chances de faire pencher la balance de cette imprévisible présidentielle américaine, il devra atteindre les 15 % d’intentions de votes dans les sondages, sésame pour participer aux débats télévisuels de la dernière ligne droite. Ces débats, qualifiés de “Super Bowl de la politique”, s’ils ne modifient pas fondamentalement la courbe des sondages, pourraient être une vitrine sans précédent pour le parti. Et si son élection est impossible, tant le système électoral américain qui favorise le bi-partisme, est verrouillé par les mastodontes des partis républicain et démocrate, il pourra tout de même prétendre à des scores historiques et pourquoi pas obtenir les 19% de voix, obtenus par Ross Perot, face à Bill Clinton et George Bush père. Dans tous les cas, Gary Johnson y croit… 

9Colistier

Bill Weld et Gary Johnson se connaissent depuis les années 90. Ils ont en commun d’avoir été républicains avant d’être libertariens. Ancien gouverneur du Massachusetts, Bill Weld s’est attiré les foudres du parti républicain en demandant à pouvoir s’exprimer en faveur du droit à l’avortement, un sujet populaire dans son Etat. Résultat : il s’est retrouvé isolé par le GOP. Comme Gary Johnson, il est favorable à la légalisation du cannabis pour un usage thérapeutique, et au mariage pour tous.

(George Frey/Getty Images/AFP)

10“Richmond Times-Dispatch”

Preuve de sa capacité à attirer les ni-Trump-ni-Clinton, le grand journal de Virginie, le “Richmond Times-Dispatch”, qui a toujours soutenu le camp républicain, a apporté son soutien officiel à Gary Johnson. Dans un édito, le quotidien explique son choix : Gary Johnson “à tous les égards, est un concurrent légitime et raisonnable pour la présidence” avant d’ajouter :

“Nous sommes convaincus que, si on lui en donne l’occasion, Gary Johnson peut convaincre des millions d’Américains qu’il est le candidat le plus compétent et le plus éthique de tous les candidats qui concourent cette année. “

Sarah Diffalah

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