Nicolas Sarkozy se pose en seul adversaire de François Hollande

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Nicolas Sarkozy se pose en seul adversaire de François Hollande

Date: 15 September 2016 | 10:08 pm

L’ancien président de la République a rappelé jeudi soir sur France 2, à l’occasion de L’Émission politique, qu’il veut «être le candidat qui protège les Français».

Premier invité du nouveau rendez-vous politique de France 2, L’Émission politique, Nicolas Sarkozy a donné le ton dès les toutes premières minutes de l’émission, en installant le duel face François Hollande, affirmant sa volonté de répondre «aux amalgames», un terme utilisé à plusieurs reprises au cours de la soirée.

Alors que la première question portait sur le terrorisme, Nicolas Sarkozy a souligné que ce n’était pas une «question d’ego». «Si la question est, est-ce qu’on peut faire mieux? Ma réponse est oui. Est-ce qu’on peut faire différemment? Ma réponse est oui. Sinon, c’est pas la peine d’être candidat à la présidence de la République».

Rappelant sa proposition développée dans son dernier livre Tout pour la France de créer un parquet antiterroriste indépendant, le candidat a aussi indiqué sa volonté de créer des centres de déradicalisation «pour des jeunes gens qui ont la tête à l’envers avec ces affaires de djihadistes». «Tous ces gens dans la mouvance radicale» ne devraient pas, selon lui, avoir «les mêmes droits qu’un citoyen français».

Rétention administrative pour les fichés S

Nicolas Sarkozy a aussi réaffirmé sa proposition de placer en rétention administrative les personnes fichées S suspectées, par les services de renseignement, d’activités dangereuses et notamment de consultation régulière de sites djihadistes. «À quoi sert-il de faire des fichiers S si ces fichiers S qui portent atteinte à la sûreté de l’État, on n’en fait rien, on ne les examine pas, on les interroge pas, on les met pas en rétention?», a-t-il lancé. L’ancien chef de l’État a justifié sa proposition au nom «du principe de précaution». «Il me semble que le principe de précaution s’applique tout autant à la sécurité des Français qu’à la protection de l’environnement», a déclaré Nicolas Sarkozy.

Alors que la gauche et François Hollande l’accusent depuis plusieurs semaines de vouloir remettre en cause l’État de droit, Nicolas Sarkozy a fait valoir que c’est à «l’État de droit (de) s’adapter à la menace terroriste». Il a insisté sur le fait que «pour protéger la liberté des Français, on va réduire la liberté de ceux qui font courir un risque». Pour le candidat Républicain à la primaire, «le principe de précaution doit s’appliquer à la protection des Français».

Pugnace et serein

Dès lors, Sarkozy, s’il était élu, demandera «une adaptation de la Constitution pour l’État de droit et la sécurité». Et si François Hollande avait déclaré la semaine dernière que «les principes constitutionnels ne sont pas des arguties juridiques», le candidat à la primaire a rappelé que le chef de l’État avait aussi souhaité modifier la Constitution… sans y parvenir sur la déchéance de la nationalité. «L’année dernière, M. Hollande me convoque à deux reprises pour me dire qu’il veut faire la déchéance de la nationalité. Comme d’habitude, il a arrêté en rase campagne. Pas moi», a-t-il aussi ajouté . Une façon de souligner «la colonne vertébrale de ses convictions», qui ne «tournaient pas avec le vent», alors que Léa Salamé s’interrogeait sur «qui il était» et l’évolution de sa pensée depuis 2007. «Quand je m’ausculte, je m’inquiète, quand je me compare, je me rassure», s’est amusé Nicolas Sarkozy en reprenant une de ses citations favorites.

Si la gauche dénonce ces dernières semaines «les propos excessifs» du candidat, Nicolas Sarkozy qui a dit vouloir «être le candidat qui protège les Français» s’est montré pendant plus de deux heures particulièrement pugnace et serein, malgré les nombreuses interruptions de ses interlocuteurs. «Je me suis battu», a-t-il souri, en fin d’émission.

Sur la question du mariage pour tous, Nicolas Sarkozy a néanmoins reconnu avoir évolué. Alors qu’il s’était prononcé en 2014, devant les militants de Sens commun, pour l’abrogation de la loi Taubira, sur France 2, l’ex-chef de l’État a justifié jeudi soir sa volonté de ne plus revenir dessus. «J’ai réfléchi, j’ai évolué», a-t-il reconnu, ironisant ensuite sur ceux qui «ont des idées très tranchées», visant là une partie de ses adversaires à la primaire. L’ancien chef de l’État en a profité pour critiquer une nouvelle fois François Hollande qui, a-t-il estimé, avait fait de ce débat une opposition entre «les Français modernes, ceux qui comprenaient, et les ringards», opposés au mariage homosexuel. À l’inverse, Sarkozy a confirmé qu’il restait opposé à la gestation pour autrui (GPA).

Soulignant qu’il n’avait «aucune amertume», ni «aucune revanche à prendre», il a insisté sur le fait qu’il «n’était pas François Hollande». «Je parle à tous les Français. Je ne parle pas à un camp.» Les Français, «j’irai les chercher un à un», a conclu Nicolas Sarkozy.

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