Mostra : Natalie Portman, une reine en danger

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Mostra : Natalie Portman, une reine en danger

Date: 7 September 2016 | 4:56 pm

L’actrice interprète le rôle-titre de Jackie, brillante et émouvante évocation de Jacqueline Kennedy au lendemain de l’assassinat du président des États-Unis, film réalisé par Pablo Larrain.

Qui n’a pas été ému aux larmes par l’image de Jackie Kennedy entourée de ses deux enfants, devant le cercueil du président des États-Unis assassiné? Natalie Portman fait revivre avec beaucoup d’élégance et de force intérieure la jeune veuve la plus célèbre du monde, devant la caméra du cinéaste chilien Pablo Larrain.

Jackie, en compétition à la Mostra, imagine les quatre jours traversés par la Première Dame entre la tragédie de Dallas, le 22 novembre 1963, et les funérailles de John Kennedy, le 25 novembre. Une construction en puzzle multiplie les approches, selon les lieux et les moments, passe des situations officielles à la douleur intime, des souvenirs de l’arrivée à la Maison Blanche à la rupture brutale avec ce monde qu’il faut quitter.

«Les choses sont arrivées de façon si violente, si traumatisante, dit Natalie Portman. Il fallait rendre ces sentiments extrêmement mélangés, et j’y suis arrivée en envisageant des aspects divers. Par exemple, elle était différente en public, plus timide, plus nerveuse, parlant avec une petite voix.

«C’est un des rôles les plus dangereux que j’ai joués»

Sa personnalité réelle est très inspirante. Mais c’est un des rôles les plus dangereux que j’ai joués, parce qu’il fallait recréer de l’intérieur quelqu’un d’unique. On ne peut le faire qu’en y mettant ses propres pensées, ses propres émotions, tout en rendant le personnage acceptable pour le spectateur».

Sa contribution la plus personnelle, dit l’actrice, a été la dimension spirituelle apportée dans ses conversations avec un prêtre: «On sait qu’elles ont eu lieu, mais on n’en connaît pas la teneur. Et on continuait à discuter entre les prises de ces questions sur la foi». «Je voulais que la caméra soit toujours très proche de Natalie, commente Pablo Larrain. Je voulais qu’on la sente respirer, prise dans le fait d’exister. Je voulais capter une humanité en danger».

C’est Darren Aronofsky, producteur du film, qui a proposé au réalisateur d’El Club et de Neruda ce sujet étranger à son cinéma puissant, à l’ironie sombre, jusqu’ici principalement latino-américain. «J’y ai vu l’occasion de faire le contraire d’un biopic, entrer dans le mystère d’une inconnue trop connue, dans les paradoxes d’une reine – on peut dire ce mot – au sommet de tout, et qui perd tout. Le cinéma peut avoir cette puissance d’illusion, c’est sa nature même».

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