Loi Travail : au cœur du cortège parisien

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Loi Travail : au cœur du cortège parisien

Date: 15 September 2016 | 6:49 pm

On prend les mêmes et on recommence. Après trois mois de trêve estivale, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Paris – 13.000 selon la préfecture, 40.000 selon la CGT – pour demander l’abrogation de la loi Travail, adoptée en juillet dernier grâce à l’utilisation du 49.3.

Entre Bastille et République, le défilé a été émaillé de violents échauffourées entre les forces de l’ordre et les militants radicaux qui formaient le “cortège de tête”. Au moins huit policiers et quatre manifestants ont été blessés. 


(L’Obs)

Dispositif policier inopérant 

Malgré 1.200 policiers mobilisés et des mesures de sécurité semblables à celles adoptées lors des dernières manifestations du moi de juin – filtrage des manifestants, accès au parcours bloqués par des cordons de CRS etc. –, le dispositif mis en place par la préfecture a rapidement été débordé.

Ce que beaucoup dans le cortège dénonçaient comme une “entrave au droit de manifester” n’a pas eu l’effet escompté : malgré la fouille systématique des sacs au abords du cortège, environ 200 manifestants radicaux, dont beaucoup équipés de masques, ont entamé les hostilités avec les forces de l’ordre dès le départ place de la Bastille.

Face à eux, les CRS et les policiers ont systématiquement procédé à des tirs de lacrymogène et de grenades de désencerclement, effectuant quelques interpellations musclées.


Le boulevard Beaumarchais dans les gaz lacrymigènes (L’Obs)

“C’est la rentrée pour tout le monde”, ironisait des lycéens, dont beaucoup ont participé dans la matinée au blocus de leurs établissements.

“On s’est reposé pendant l’été, manifestants comme CRS. Mais on a bien l’intention de reprendre les choses là où on les avait laissées en juin.”


(Un lycéen blessé par une des nombreuses grenades utilisées par les forces de l’ordre – L’Obs)

Cocktails Molotov à République

Mais c’est à République, destination finale du cortège, que les affrontements ont été les plus durs. De nombreux cocktails molotovs ont été lancés sur les CRS postés autour de la place, brûlant l’un d’entre eux aux jambes, sous les vivas de la foule chauffée à blanc par les charges à répétition des forces de l’ordre.

Là encore, la fouille des manifestants ne semble pas avoir permis de détecter la présence de ces petites bombes incendiaires.


(Explosion place de la République, au pied du boulevard du Temple – L’Obs )

Comme lors de la manifestation du 14 juin, les militants les plus radicaux se sont attaqués au mobilier urbain, dégradant des abribus et quelques façades de commerces et d’agences bancaires. Autour du bassin, en contrebas de la statue de la République, une partie de la margelle a été détruite à coups de marteau pour permettre aux manifestants de reconstituer leur provision de “munitions” à lancer sur les forces de l’ordre.

Au pied du Boulevard du Temple, le déploiement d’un cordon de CRS a finalement permis au gros du cortège syndical de pouvoir faire demi-tour direction Bastille en empruntant le boulevard Voltaire.

“On a attendu plus d’une heure avant de pouvoir avancer jusqu’à République. Tout ce qu’on entendait c’était les détonations provenant du nuage de fumée au bout du Boulevard…”, témoignait une enseignante venue manifester.

A l’issue de plus de trois heures de bataille rangée, 16 personnes ont été interpellées : au moins cinq pour jets de projectiles, deux pour violences sur agent de la force publique et cinq pour rébellion ou port d’arme prohibé. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur, 62 personnes ont été interpellées sur l’ensemble des manifestations en France dont 32 ont été placées en garde à vue.

L.B.

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