La nationalisation d'Alstom est "indispensable", estime Jean-Luc Mélenchon
Date: 15 September 2016 | 9:20 am
Dans une tribune publiée ce jeudi dans Le Monde, Jean-Luc Mélenchon étrille les dirigeants d’Alstom, ainsi que François Hollande et Nicolas Sarkozy.
Des “incompétents” et des “menteurs”, qui doivent être “écartés”. Dans une tribune publiée ce jeudi par Le Monde, le candidat du Parti de gauche à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon, tape fort sur les dirigeants d’Alstom Transport. Il estime en outre qu’une nationalisation est “indispensable”.
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L’ancien sénateur de l’Essonne n’hésite pas à réclamer que “les articles du code pénal punissant les atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation, dont les éléments essentiels de son potentiel scientifique, économique et culturel, doivent être appliqués pour défendre l’indépendance nationale”.
Une semaine après l’annonce d’Alstom, d’arrêter sa production de trains à Belfort, la polémique politique demeure vive. Le gouvernement s’est donné “dix jours pour apporter des réponses” aux salariés, tandis que les syndicats ont lancé un appel à la grève. L’Etat français est l’actionnaire de référence d’Alstom, avec 20% des voix au conseil d’administration.
Les rivaux de gauche dans le viseur
En plus de Nicolas Sarkozy, l’ancien ministre de Lionel Jospin prend pour cible l’exécutif, dont deux anciens ministres, Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, pourraient le concurrencer dans la course à l’Elysée: “Alstom Transport souffre de son isolement?”, demande Jean-Luc Mélenchon, “Mais qui l’a coupé du reste de l’entreprise? Qui a séparé Alstom des chantiers de l’Atlantique en 2010, aujourd’hui de nouveau en vente malgré un carnet de commandes plein? (…) Nicolas Sarkozy d’abord, François Hollande et ses ministres Montebourg et Macron ensuite. Comme tous, ils ont abandonné Alcatel à Lucent puis Nokia, Lafarge à Holcim, EADS au capital financier flottant…”.
Martial, Jean-Luc Mélenchon étrille ainsi, pèle-mêle, “l’absurdité des traités européens et des règles de concurrence soi-disant libre et non faussée”, la “naïveté [des dirigeants] dans la concurrence internationale” et le “dilettantisme des Français face au capitalisme allemand” dans le dossier Alstom. “La sortie des traités européens et le protectionnisme solidaire s’imposent pour reconstruire notre industrie”, martèle le candidat à la présidence de la République.