Jeux paralympiques : le dernier combat avant la mort de Marieke Vervoort

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Jeux paralympiques : le dernier combat avant la mort de Marieke Vervoort

Date: 1 August 2016 | 4:06 pm

“Le sport est ma seule raison de vivre.” Marieke Vervoort est engagée dans un contre-la-montre pas comme les autres. A 37 ans, cette athlète handisport belge va vivre à Rio ses derniers Jeux paralympiques. Un rendez-vous que cette sportive au courage incroyable ne raterait pour rien au monde. Marieke fait partie de ces champions trop souvent méconnus du grand public, toujours dans l’ombre des méga stars de l’athlétisme et de la natation. Mais peu importe le manque d’exposition médiatique, Marieke n’en a cure. Cette sprinteuse en fauteuil roulant a fait du sport sa dernière raison de vivre. Son mantra ? Toujours se surpasser.     

Depuis plus de 20 ans, elle a appris à supporter la souffrance au quotidien. Atteinte d’une maladie orpheline incurable qui paralyse ses jambes, Marieke Vervoort a trouvé dans le sport une échappatoire, un répit salvateur. Avec une réussite certaine : une médaille d’or aux Jeux 2012 de Londres et trois titres mondiaux en 2015 sur 100, 200 et 400 mètres. 

Entre ses multiples séjours à l’hôpital, elle s’entraîne sans relâche pour se donner toutes ses chances à Rio. Pour ramener du Brésil une nouvelle fois une médaille au métal tant convoité.  

“Tout le monde me voit heureuse avec la médaille d’or mais ils ne voient pas le côté sombre. Je peux souffrir énormément, dormir parfois seulement 10 minutes par nuit et tout de même aller chercher l’or”, confie la Belge aux caméras de France 2, qui est allée à sa rencontre à la veille des JO.

Le combat d’une vie

Des Jeux en forme d’au revoir. D’adieux même. “J’arrêterai ma carrière après Rio. Après, nous verrons bien ce que la vie m’apportera et j’essayerai de profiter des meilleurs moments”, avait-t-elle annoncé aux médias belges début août.

Et d’ajouter : 

“Je commence à penser à l’euthanasie. Malgré ma maladie, j’ai pu vivre des choses dont les autres ne peuvent que rêver.”

Rattrapée tous les jours par les ravages de la maladie, la Flamande mesure à quel point “chaque jour est un cadeau” de la vie. 

“J’espère qu’elle va tenir le coup jusqu’à Rio, parce que je vois ses capacités physiques se dégrader”, confiait l’une de ses proches, interrogée par France 2. Marieke ne lutte pas seulement contre la maladie mais aussi contre le mauvais sort. En 2013, après une grave blessure à l’épaule lors des Mondiaux de Lyon, les médecins lui pronostiquaient une fin de carrière. Mais, telle une combattante qui ne lâche jamais rien, la sprinteuse est revenue de l’enfer.

Rio, le dernier défi…

Engagée comme à Londres sur les épreuves du 100 (finale le 17 septembre) et du 400 mètres (finale le 10 septembre) aux Jeux paralympiques, qui débutent mercredi 7 septembre, Marieke croit plus que jamais en ses chances de médaille :

“Rio est mon dernier souhait. Je m’entraîne très dur même si je dois lutter jour et nuit contre ma maladie. Sur mon fauteuil, mes frustrations s’en vont. J’espère finir ma carrière sur un podium à Rio.”

Surnommée “Wielemie” par les Belges (ce qui signifie “la roue et moi” en français), la championne paralympique de 2012 n’esquive pas la délicate question de sa fin de vie. En Belgique, l’euthanasie est légale, il suffit pour cela d’obtenir l’accord écrit de trois médecins. Pour Marieke, les documents sont prêts. Une façon pour elle d’aborder libérée le dernier défi de sa vie à Rio.

“Pour mes funérailles, je ne veux pas d’église, ni de café ou de gâteaux. Je veux que tout le monde ait une coupe de champagne à la main et une pensée pour moi”, prévient-elle. Titrée ou pas aux Jeux de RioMarieke mérite déjà la médaille de la combativité. Respect !

Guillaume Stoll   

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