François Hollande: pour "l'autre gauche", "l'enjeu n'est plus le pouvoir"

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François Hollande: pour "l'autre gauche", "l'enjeu n'est plus le pouvoir"

Date: 15 September 2016 | 3:25 pm

Dans la revue Le Débat, François Hollande revendique son pragmatisme, qu’il oppose à une gauche “aux mains blanches”.

“Le kantisme a les mains pures mais il n’a pas de mains”. Le président de la République pourrait adapter la formule de Charles Péguy à ses détracteurs de la gauche de la gauche. Dans un long entretien, mené par le philosophe Marcel Gauchet et l’historien Pierre Nora pour la revue Le Débat, François Hollande, annoncé battu dès le premier tour par les sondages, réaffirme sa ligne politique et assume les compromis de la gauche de gouvernement. 

Pour le président, la gauche “devient suspecte dès qu’elle accède aux responsabilités et son destin est de toujours être accusée de trahison”. Il tance une gauche “toujours belle dans l’opposition”, éprise du “mythe de ses réformes passées” et oublieuse des réalités du pouvoir. Selon le président socialiste, “l’alternative”, “l’autre gauche” ou “l’insoumis” ont renoncé à l’exercice du pouvoir, au profit d’une démarche “d’empêchement”, “d’entrave” de l’action de l’Etat.  

Pragmatisme revendiqué

S’il ne décrète pas, contrairement à son son Premier ministre Manuel Valls, ces deux gauches “irréconciliables”, François Hollande campe sur ses positions, et revendique son pragmatisme. Le pacte de responsabilité? “Était-ce de droite, était-ce de gauche ? C’était nécessaire, et je l’ai fait.” “Si être social-démocrate, c’est accepter le compromis, je suis social-démocrate”, explique le président. Un positionnement selon lui illustré par sa promesse de “changement” et non de “rupture”. Social-démocrate certes, mais bien de gauche : “Je continue de penser que le clivage gauche-droite reste fondateur de la démocratie” affirme-t-il, se distinguant ainsi d’un Emmanuel Macron 

Pas encore candidat, François Hollande profite cependant de l’occasion pour repréciser sa ligne politique et défendre son bilan : “Je ne suis pas un libéral, dans le sens où la logique du marché devrait tout emporter. En revanche, j’admets dans certaines circonstances une politique de l’offre.” En pleine polémique Alstom, alors que Jean-Luc Mélenchon réclame la nationalisation du groupe, il ajoute: “Je suis socialiste mais je ne suis pas pour la socialisation des moyens de production. Je ne l’ai jamais été”. 

Optimise inexpugnable

Optimiste, François Hollande – dont la candidature est théoriquement liée à l’inversion de la courbe du chômage – demeure convaincu que son impopularité est conjoncturelle: “je pense que ces indices témoignent davantage d’une contestation globale du pouvoir que d’un jugement définitif sur les idées que je représente et sur mon action”, avance le chef de l’Etat.  

François Hollande estime par ailleurs, que “la contestation de l’action” de son successeur est “inscrite d’avance” dans les données d’une élection par défaut en cas de présence du Front national au second tour. Le président actuel a déjà une certaine expérience en la matière. 

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