Volvo sort sa première voiture autonome grand public
Date: 14 September 2016 | 11:37 am
Après le partenariat signé avec Uber pour tester des taxis sans chauffeur dans les rues de Pittsburg aux États-Unis, Volvo lance en Suède des tests sur son premier véhicule autonome destiné aux particuliers qui devrait être commercialisé d’ici 2021.
Le premier des cent véhicules autonomes qui seront bientôt confiés à des particuliers suédois est sorti des lignes de production de Torslanda en Suède vendredi dernier. Volvo a annoncé hier le lancement officiel de Drive Me, une vague de tests de son véhicule autonome par des particuliers. Après une phase d’essais des équipements, les clés seront remises aux personnes participant au projet en 2017 pour des tests grandeur nature à Götebord en Suède.
C’est la troisième annonce du constructeur en quelques semaines dans ce domaine des véhicules autonomes. Outre la signature d’un partenariat avec Autoliv, spécialiste de la sécurité automobile, Volvo s’est allié avec Uber pour développer une nouvelle génération de voitures autonomes. Les premiers véhicules Uber totalement indépendants issus de ce partenariat à 300 millions de dollars effectuent leurs premières conduites ce matin à Pittsburg aux États-Unis.
À la différence du projet de Pittsburg, le projet Drive Me consiste, lui, à faire tester le véhicule à des particuliers et sans qu’aucun ingénieur ne soit présent dans la voiture. Même si la méthode de sélections des volontaires n’est pas entièrement tranchée, le porte-parole de Volvo confie que les participants seront sélectionnés selon un processus scientifique pour obtenir un panel représentatif de la population (en terme d’âge, de connaissance en mécanique, etc.). Quant au véhicule, le constructeur a adapté son modèle XC90, un SUV urbain haut-de-gamme, en l’équipant de nombreux capteurs, caméras et radars ainsi que d’un «Autonomous Driving Brain» (cerveau de conduite autonome).
Un projet collaboratif de grande ampleur
Drive Me est un vaste projet collaboratif réunissant plusieurs acteurs des secteurs publics et privés: Volvo cars coopère ainsi avec des universités, des spécialistes de la sécurité routière et des administrations publiques. Le projet peut également compter sur le soutien financier d’un fond d’innovation et recherche stratégique sur les véhicules qui réunit pouvoirs publics suédois et industrie automobile, soutien sans lequel le constructeur ne pourrait pas mener son projet à bien. Par ailleurs, Volvo a conclu un certain nombre de partenariats stratégiques dans le domaine de la conduite autonome. Après le partenariat avec Uber, l’entreprise a annoncé il y a quelques jours la création d’une joint-venture avec le grand équipementier automobile Autoliv, pour développer la prochaine génération de logiciels de conduite autonome.
Ce genre de partenariat n’est pas étonnant dans le domaine des véhicules autonomes. Espérant commercialiser leurs véhicules autonomes dans les prochaines années, les groupes Ford et BMW ont eux-aussi multiplié les partenariats avec, par exemple, le géant chinois de l’Internet Baidu.
Une révolution qui va bien au delà de l’innovation technique
Si le constructeur mène une vague de tests avec des particuliers, c’est parce qu’il estime que ses «clients voient (ses) voitures sous un angle différent du (sien)». Les ingénieurs Volvo se disent «impatients» de recueillir l’avis des participants et de «découvrir comment ils utiliseront cette voiture au quotidien» explique le communiqué. Bien au-delà de l’aspect technologique, les voitures autonomes devraient provoquer un certain nombre de bouleversements, notamment en ce qui concerne l’utilisation de temps passé en voiture. Le temps libre que pourrait générer la fonction «pilote automatique en voiture», estimée à 26 minutes sur un trajet domicile-lieu de travail moyen, suscite bien des intérêts. Volvo travaille notamment avec Apple CarPlay et Google sur la question du divertissement entre autres.
Le constructeur suédois, inventeur de la ceinture de sécurité à trois points d’ancrage en 1959, rappelle cependant que sa priorité est la sécurité. La «Vision» Volvo vise à ne compter «aucun mort ni blessé grave dans une nouvelle Volvo à l’horizon 2020». Un domaine qu’il semble maitriser puisque de 2009 à 2012 (période la plus récente disponible), neuf modèles n’ont tué personne aux USA.
Grâce aux tests de Götebord et à ceux prévus à Londres l’an prochain, le constructeur pense améliorer sa technologie pour pouvoir commercialiser le véhicule en 2021.