Traitement anti-cholestérol : les statines marquent des points

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Traitement anti-cholestérol : les statines marquent des points

Date: 13 September 2016 | 11:11 am

Prendre ou ne pas prendre ses médicaments contre le cholestérol ? Depuis plusieurs années maintenant, les patients assistent à la controverse qui entoure les statines. Les partisans louent leurs bénéfices, les détracteurs soulignent leurs effets indésirables… et certains patients ont préféré arrêter leur traitement.

Une étude publiée par la revue britannique “The Lancet” vient relancer la polémique, affirmant que les effets indésirables ont été exagérés :

“Nos résultats montrent que le nombre de gens qui évitent des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux est beaucoup plus important que le nombre de gens qui ont des effets secondaires.”

Prescriptions inutiles ?

En France, le professeur Philippe Even avait lancé un pavé dans la mare en 2013 avec la publication de son livre “La vérité sur le cholestérol”. Il affirmait que les statines étaient prescrites inutilement dans 9 cas sur 10, alors que plus de 5 millions de personnes prennent ce traitement et que le marché représente plus de deux milliards d’euros.

En 2014, le docteur Kailash Chand, vice-président de la British Medical Association, dénonçait le seuil de risque mis en place en Angleterre à partir duquel l’Institut britannique de veille sanitaire recommande la prescription des statines.

Cholestérol : une nouvelle voix s’élève contre les traitements actuels

Comme l’expliquait alors “L’Obs”, Kailash Chand estimait que ces médicaments n’avaient pas les vertus préventives mises en avant par les firmes pharmaceutiques. Au Royaume-Uni, 200.000 personnes ont depuis arrêté leur traitement et, selon les auteurs de l’étude publiée par “The Lancet”, cet arrêt pourrait causer entre 2.000 et 6.000 incidents cardiovasculaires dans les dix prochaines années.

Un effet préventif démontré

Les statines sont effectivement largement prescrites à titre préventif, lorsque le taux de cholestérol atteint un certain seuil. L’étude anglaise affirme qu’une réduction du taux de cholestérol LDL (ou “mauvais cholestérol) de 2 mmol/L obtenue grâce à un traitement par statine donné pendant 5 ans à 10.000 patients permettrait de prévenir des évènements cardiovasculaires majeurs (comme des infarctus ou des AVC provoqués par des caillots) chez 1.000 personnes ayant déjà des antécédents cardiaques (soit 10%) et chez 500 personnes présentant seulement des facteurs de risques (soit 5%).

Les auteurs de l’étude ne nient pas l’existence d’effets secondaire, des douleurs musculaires notamment mais considèrent qu’ils ont été exagérés.

Statines ou pas statines, un traitement ne dispense pas d’une bonne hygiène de vie. Selon l’OMS, 80% des infarctus sont imputables au tabac, au manque d’exercice et au déséquilibre alimentaire.

L.M. (avec agences)

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