Terrorisme : Nicolas Sarkozy répond à François Hollande (qui lui avait répondu)
Date: 11 September 2016 | 8:18 am
Dans une interview au “Journal du dimanche”, Nicolas Sarkozy répond à François Hollande. Après l’attaque de Nice, l’ancien président avait vivement critiqué l’exécutif sur ses réponses face à la menace djihadiste.
Cette semaine, dans un discours sur la démocratie face au terrorisme, le chef de l’Etat avait mis en garde contre les propositions de son prédécesseur, lui reprochant de “convoquer les peurs” et de “flatter les mauvais sentiments”. Il avait notamment expliqué pourquoi la réponse au terrorisme passait nécessairement par l’état de droit.
“Hollande a très peu utilisé le mot ‘guerre’, c’est rassurant”
Des rétentions préventives
De nouveau, dimanche 11 septembre, Nicolas Sarkozy appelle à y déroger. Il demande toujours la création d’une cour spéciale antiterroriste comme l’avait fait De Gaulle avec l’OAS, d’un parquet national antiterroriste, que les spécialistes jugent inutiles, des juges des libertés et de la détention spécialisés, des quartiers spécifiques pour les terroristes dans les prisons.
Mais surtout, Nicolas Sarkozy demande des rétentions administratives préventives pour les personnes fichées S, et la fin du regroupement familial. Il estime qu’ensuite, les personnes suspectes doivent être placées en centre de déradicalisation, puis relâchée lorsqu’il est estimé qu’elles sont déradicalisées.
Des mots contre Hollande et Molins
Il répond aussi plusieurs fois au chef de l’Etat :
“Le président de la République nous dit qu’on est en état de guerre. Quelles conséquences en tire-t-il ?”
“Ce que je dis, c’est que François Hollande ne met pas tout en œuvre pour lutter contre le terrorisme.”
“Le jour où François Hollande retourne en campagne, je suis sa cible unique.”
Il s’en prend aussi brièvement à François Molins, le procureur de Paris, en pointe sur tous les attentats, et hostile à la rétention des fichés S :
“A chacun sa responsabilité. C’est aux politiques et à eux seuls, parce qu’ils sont élus par le peuple, de modifier le droit quand cela apparaît nécessaire. Un procureur peut-il interférer dans le débat politique ? Je ne le crois pas.”
DH