Sans candidat pour l'Élysée, le PCF est très courtisé

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Sans candidat pour l'Élysée, le PCF est très courtisé

Date: 9 September 2016 | 5:53 pm

Les communistes organisent ce week-end leur Fête de l’Humanité à La Courneuve, sans position tranchée vis-à-vis de la présidentielle.

Les communistes n’ont pas de porte-drapeau pour 2017? Peu importe. Ce pourrait être leur seul atout dans ce lancement de présidentielle, surencombré à gauche du gouvernement. Il leur faut apparaître comme ceux qui veulent sauver l’unité, avant de choisir un candidat le 5 novembre.

Entre Jean-Luc Mélenchon, les écologistes Cécile Duflot ou Yannick Jadot, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann ou Gérard Filoche chez les socialistes, l’électeur de gauche qui ne veut plus de François Hollande et pas d’Emmanuel Macron est en effet bien embarrassé. Au milieu de ce brouhaha, le calme Pierre Laurent joue au sage. «Un geste unitaire de toutes les forces qui sont de gauche ringardiserait dans la minute les candidatures d’un Hollande ou d’un Macron», a-t-il affirmé vendredi à la Fête de l’Humanité. Tous seront présents à un moment ou à un autre du week-end à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Et Pierre Laurent compte bien diffuser cet appel, même si les candidats viendront surtout pour faire campagne. «Ce processus de convergence s’est fracassé il y a plusieurs mois », regrette Yannick Jadot, qui était à l’initiative d’une primaire de toute la gauche. «Nous n’en sommes plus là, et au milieu de ce paysage fracturé, les écologistes doivent faire entendre leur voix.»

L’ombre de Mélenchon

Peu importe. Pierre Laurent va leur poser cette question à tous : «Qui veut prendre la responsabilité de courir à l’échec ?» Une interrogation susceptible de peser lourd, car Laurent le répète, «le danger n’est pas perçu à la mesure de ce qu’il est réellement ». La position des communistes peut apparaître comme facile, destinée à gagner du temps avant que la majorité des militants ne décide de rejoindre Mélenchon. Mais le PCF s’est lancé avant l’été dans une vaste «consultation citoyenne » susceptible de lui donner du poids.

Selon Pierre Dharréville, en charge de cette opération à la tête du parti, «plusieurs dizaines de milliers de personnes » ont été consultées sur leurs préoccupations, leurs idées, leurs propositions, et la politique en général. Les réponses, traitées avec l’institut Viavoice, seront présentées le 8 octobre. «Beaucoup, assure Dharréville, nous remercient de venir à eux, de prendre en compte leur avis, de les écouter tout simplement.» Les préoccupations déjà en tête, dit-il, sont «la finance et l’éducation ». «Nous voulons imposer la parole populaire et la placer au cœur du débat, même si nous savons à quel point c’est un combat », lance Pierre Laurent. Il assure que les Français sont «loin du débat et désolés du spectacle ».

Le patron du PCF est toujours aussi en froid avec Jean-Luc Mélenchon, ou l’inverse. On ne sait plus. Les deux anciens partenaires du Front de gauche de 2012 ne se parlent plus. Les écologistes, Duflot ou Jadot, ne veulent pas entendre parler de Mélenchon, et avec les communistes, les divergences sont profondes sur le nucléaire ou sur Notre-Dame-des-Landes. Si Laurent observe avec «intérêt » des candidatures comme celles de Montebourg ou Hamon, il glisse que «ça coince» qu’ils soient des anciens du gouvernement de Hollande. Sans compter que Montebourg a déclaré que «la finance, ce n’est pas un adversaire». «C’est sûr, ça ne va pas faciliter les choses», ironise Laurent, qui se désespère encore de «la résignation » de Martine Aubry, sur le point de soutenir François Hollande «après avoir été tellement critique». Seule la maire PS de Paris Anne Hidalgo attire son attention, surtout après un entretien accordé à L’Humanitéjeudi, axé sur les questions sociales…

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