Chaque Français a un déficit d'épargne de 7300 euros par an pour sa retraite

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Chaque Français a un déficit d'épargne de 7300 euros par an pour sa retraite

Date: 10 September 2016 | 6:00 am

Pour conserver un même niveau de vie à la retraite, les épargnants européens auraient besoin de 2010 milliards d’euros supplémentaires, selon une étude de l’assureur Aviva. Avec les Allemands et les Britanniques, les Français sont parmi les plus mauvais élèves du continent.

Les Français qui partiront à la retraite entre 2017 et 2057 n’épargnent pas assez, selon une étude de l’assurance britannique Aviva, en collaboration avec le cabinet Deloitte. La plupart d’entre eux pourraient ainsi voir leur niveau de vie baisser, une fois inactifs. Voilà qui n’est pas de nature à rassurer les Français, alors que l’équilibre du système des retraites est loin d’être acquis. Et ce, malgré l’optimisme du gouvernement. «Face à cet enjeu majeur du niveau de vie des retraités, renforcé par l’allongement de l’espérance de vie, épargner davantage et plus tôt est donc critique», explique Julien Brami, directeur des activités Vie d’Aviva France.

Les Français pourront toujours se consoler en apprenant qu’ils ne sont pas les seuls en Europe dans ce cas-là: le déficit d’épargne en France s’élève à 241 milliards cette année, soit 7300 euros par an et par Français. Un montant plutôt stable par rapport à 2010, année de la publication de la précédente étude. Mais d’autres grandes nations européennes, qui, pourtant, affichent une meilleure santé économique que notre pays, ne sont pas mieux loties que la France.

Bien au contraire, puisqu’ils enregistrent des montants nettement supérieurs: 461 milliards d’euros pour l’Allemagne et 365 milliards d’euros pour le Royaume-Uni. Au total, le déficit d’épargne dans l’Union européenne a grimpé de près de 6% pour atteindre 2010 milliards d’euros cette année, l’équivalent quasiment de la dette de la France! Parmi les explications possibles des écarts de déficit, on peut avancer l’âge de départ à la retraite, plus élevé en Allemagne (65 ans) qu’en France (62 ans), ou le nombre de retraités qui vont quitter ou ont quitté le marché du travail: 33 millions pour la France et 40 millions pour l’Allemagne. Maintenant, lorsqu’on compare ces déficits d’épargne aux PIB de chacun des trois pays, on constate une plus forte homogénéité: 11% pour la France, 13% pour la Grande-Bretagne et 15% pour l’Allemagne.

Il apparaît donc clairement que le financement des retraites n’est pas seulement un problème français mais également européen. Toutefois, si l’on se penche sur les prévisions de taux de remplacement calculées par Aviva, à savoir la part du revenu d’activité que conserve un salarié lorsqu’il fait valoir ses droits à pension, la situation risque d’empirer pour les retraités français, au contraire de leurs voisins allemands. Pourquoi? Car si le nombre de salariés qui vont partir à la retraite reste supérieur outre-Rhin qu’au sein de l’Hexagone, le taux de remplacement va très nettement reculer en France alors qu’il va rester stable en Allemagne.

«Cette projection renforce significativement l’importance d’une épargne retraite volontaire le plus tôt possible pour éviter des besoins de rattrapage d’épargne volontaire trop importants les dernières années d’activité professionnelle. Nous avons encore d’importants efforts à faire», déclare Julien Brami. Et dans ce domaine, les jeunes épargnants auront plus de facilités que leurs aînés: en France, une personne âgée de 20 ans en 2016 devra épargner 1200 euros par an contre 7800 euros si elle est âgée de 50 ans, si elle souhaite garder le même niveau de vie à la retraite.

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