Ce que l'on sait des trois femmes «fanatisées» arrêtées jeudi dans l'Essonne

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Ce que l'on sait des trois femmes «fanatisées» arrêtées jeudi dans l'Essonne

Date: 9 September 2016 | 9:22 am

Inès, la principale suspecte interpellée dans l’enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz retrouvée ce week-end à Paris, avait prêté allégeance au groupe terroriste Daech. Un torchon brûlé a été retrouvé dans la voiture, signe qu’elle voulait y mettre le feu.

L’enquête menée sur la voiture chargée de bonbonnes de gaz et retrouvée à Paris ce week-end continue de progresser. Au lendemain d’une importante opération antiterroriste dans l’Essonne, on en sait désormais plus sur les intentions des trois femmes interpellées jeudi soir à Boussy-Saint-Antoine.

• Une explosion à la voiture ratée

Le commando de filles neutralisé jeudi soir est soupçonné d’avoir voulu faire exploser dimanche dernier au petit matin la Peugeot 607 aux abords de Notre-Dame en employant un torchon brûlé qui a été retrouvé dans la berline. En l’absence de chaîne de pyrotechnique, le dispositif n’a pas fonctionné puisque n’était relié à rien. Par ailleurs, Le Figaro a appris que le carnet de notes retrouvé à l’intérieur du véhicule, et qui a été examiné par la police, comportait des versets du Coran sans référence explicite à Daech ou à une quelconque organisation terroriste islamiste.

• Une lettre d’adieu

Présentées comme «très dangereuses», Inès, la fille âgée de 19 ans du propriétaire de la 607 fichée «S» depuis ses velléités de départ vers la Syrie et son amie Sarah, 23 ans, se sont ensuite donné rendez-vous au domicile d’Amel, 39 ans. Armées d’un couteau et vêtues de noir, elles sont ressorties jeudi soir pour tenter en vain de commettre ce que Bernard Cazeneuve a appelé «des actions violentes et imminentes» dont la nature n’a pas été précisée. Signe qu’Inès était sans doute prête à mourir, la jeune femme avait, selon RTL, rédigé une lettre d’adieux à sa mère, avant de quitter l’appartement de Boussy-Saint-Antoine jeudi soir et d’être interpellée avec ses deux complices présumées, Sarah et Amel. Selon nos informations, Sarah était connue par la sous-direction antiterroriste (SDAT).

• Allégeance à l’État islamique

Suite à leur arrestation mouvementée, les enquêteurs ont découvert que la plus jeune des trois, dont la disparition avait été signalée par son père dimanche soir, avait prêté allégeance à l’État islamique. Inès l’avait écrit noir sur blanc dans une lettre (les terroristes le font souvent avant de passer à l’acte, ndlr), affirme RTL, qui précise que les trois jeunes femmes voulaient venger la mort d’Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole de l’État islamique et «ministre des attentats». Ce dernier avait été tué en Syrie par une frappe de la coalition fin août.

• Plusieurs projets d’attaques

Les policiers ont réussi à identifier d’autres endroits visés par ces trois femmes «radicalisées» et «fanatisées», selon les termes du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Selon BFM TV et RTL, elles projetaient d’attaquer la gare de Lyon à Paris et celle de Boussy Saint-Antoine. Elles auraient aussi voulu s’en prendre à des policiers. Le commando de jeunes femmes, activé depuis l’étranger, prévoyait un attentat ce jeudi, selon une source policière interrogée par l’AFP. Un message d’alerte sur un risque d’attentat dans les gares parisiennes et en Essonne avait d’ailleurs été envoyé dans la journée aux policiers.

• Des connexions inquiétantes

D’après l’enquête toujours en cours, ces jeunes femmes seraient loin d’être isolées. Selon nos informations, l’une des trois femmes aurait été en contact avec Rachid Kassim, qui serait l’un des instigateurs présumé de Saint-Etienne-du-Rouvray. Mais les connexions ne s’arrêteraient pas là. D’après des informations d’iTélé, l’une d’entre elles était aussi en contact avec Larossi Abballa, le terroriste de Magnanville qui avait assassiné en juin dernier un couple de policiers. Et selon RTL, certaines d’entre elles connaissaient aussi Hayat Boumeddienne, la compagne d’Amedy Coulibaly, partie en Syrie juste avant les attentats de janvier 2015.

• Huit interpellations, dont un suspect relâché

À notre connaissance, huit personnes ont pour le moment été interpellées dans ce dossier. Outre les trois fanatiques capturées jeudi soir, deux couples ont été placés en garde à vue, mardi et mercredi soir, dans les locaux de la section antiterroriste de la brigade criminelle. Les policiers semblent surtout intéressés par les épouses, qui seraient en relation avec Inès, la fille du propriétaire de la Peugeot 607. Son père, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, a été, quant à lui, relâché mardi soir à l’issue de sa garde à vue.

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