GRAND FORMAT. La splendeur perdue du fleuve Colorado
Date: 15 September 2016 | 1:55 pm
Le fleuve Colorado, ses gorges spectaculaires, ses barrages monumentaux… et son débit qui s’amenuise au fil des années de sécheresse et d’exploitation excessive.
Désormais, ses eaux terminent tristement leur course dans le delta du golfe de Californie sans pouvoir rejoindre la mer. Une aberration que le photographe Franck Vogel détaille dans une exposition au Pavillon de l’Eau à Paris jusqu’au 30 décembre, et dans un livre splendide consacré aux “Fleuves Frontières” aux éditions de La Martinière.
Les rives du lac Powell gardent la trace des années d’abondance, près de 30 mètres au dessus de son niveau actuel, avant la dramatique période de sécheresse que traverse la région depuis cinq ans. (Franck Vogel)
L’éblouissante vue sur Marble Canyon, à l’extrême nord du Grand Canyon, fait oublier aux touristes la menace qui pèse sur le fleuve. (Franck Vogel)
Les séjours en rafting sont très prisés sur le Colorado malgré les variations de débit du fleuve en fonction de l’ouverture des vannes du barrage de Glen Canyon. (Franck Vogel)
Les “traces de baignoire” du lac Powell, le réservoir du barrage de Glen Canyon. (Franck Vogel)
Le barrage de Glen Canyon bloque les eaux du Colorado depuis 1964, avec ses 216 mètres de hauteur et ses 480 mètres de longueur, en produisant cinq milliards de kWh chaque année. (Franck Vogel)
Lake Mead qui fournit 90% de l’eau potable de Las Vegas, populaire pour les sports d’été et les activités de loisirs, s’évapore dramatiquement tout en étant de moins en moins alimenté. Résultat, le lac a perdu 63% de ses réserves en 20 ans. (Franck Vogel)
Un cimetière de vétérans de la réserve indienne des Navajos situé à côté de Fort Defiance en Arizona. Les Navajos ont vu leurs terres se dessécher en dix ans et un tiers d’entre eux n’a pas accès à l’eau courante. Les ressources en eau dont ils pourraient bénéficier sont détournées vers Imperial Valley en Californie et ses dévorantes activités agricoles. (Franck Vogel)
Dans la plus grande exploitation d’Imperial Valley, 90.000 vaches sont parquées à l’ombre des auvents. 70% des eaux du Colorado sont dérivées au profit de cette vallée agricole, comme nous l’apprend Franck Vogel dans son livre “Fleuves Frontières”, tout en rappelant que 3.550 litres d’eau sont nécessaires pour produire un steak de 200 grammes de viande bovine. (Franck Vogel)
Sur les rives de la Salton Sea en Californie, un lac salé né de la rupture d’un barrage en 1891 devenu un haut lieu touristique jusqu’aux années 1970, à présent déserté. En cause, la sécheresse et la pollution due aux pesticides et aux insecticides. (Franck Vogel)
Dans le delta du Colorado, dévié en amont, le fleuve devient une étendue boueuse, privant le Mexique de ressources hydriques. Dans le livre “Fleuves frontières”, outre le Colorado, Franck Vogel examine en images la situation de trois autres fleuves au coeur d’enjeux économiques et géopolitiques : le Brahmapoutre, le Nil et le Jourdain. L’exposition “Le Colorado, le fleuve qui n’atteint plus la mer” est à découvrir au Pavillon de l’eau à Paris jusqu’au 30 décembre. (Franck Vogel)