Procès Cahuzac : trois ans de prison ferme requis contre l'ex-ministre

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Procès Cahuzac : trois ans de prison ferme requis contre l'ex-ministre

Date: 14 September 2016 | 11:49 am

Les réquisitions du parquet sont tombées. La procureure Eliane Houlette a requis mercredi trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, pour fraude fiscale et blanchiment. Elle a estimé que c’était le juste prix de la “trahison” pour avoir “sacrifié tous les principes pour l’appât du gain”.

La prison pour Cahuzac ? La justice face à la question de la peine

Deux ans de prison ferme ont également été demandé contre son ex-épouse Patricia Cahuzac, qui a “surpassé” son mari “dans la dissimulation de ses avoirs au fisc”, selon le parquet.

L’ancien héraut de la lutte contre l’évasion fiscale, à l’origine du plus retentissant scandale politico-financier du quinquennat, est jugé depuis le 5 septembre pour fraude fiscale et encourait une peine de sept ans de prison et un million d’euros d’amende.

Au fil des jours, l’ex-ministre devenu le fraudeur se faisant livrer du cash à Paris a livré ses secrets bancaires dont l’ouverture dès 1993 d’un compte en son nom propre chez UBS, nom de code “Birdie”, rapidement géré par la banque genevoise Reyl via des sociétés offshore enregistrées au Panama et aux Seychelles. La concernant, le parquet a requis 1.875.000 euros d’amende et 5 ans d’interdiction d’exercer en France, ainsi que 18 mois de prison avec sursis et 375.000 euros d’amende contre son directeur général François Reyl.

Folles audiences

Face aux juges, Patricia et Jérôme Cahuzac ont reconnu une fraude “familiale”, une plongée dans l’opacité offshore comme une fuite en avant, mais nié avoir construit “un système organisé”. 

Le premier jour du procès, l’ancien ministre avait fixé une nouvelle ligne de défense. A la surprise générale, il avait déclaré avoir ouvert un premier compte à l’Union des banques suisses (UBS) de Genève en 1992 par l’intermédiaire d’un ami pour “financer les activités politiques” de feu Michel Rocard. Une affirmation inédite et une piste écartée par les juges d’instruction mais qui expliquereait, pour le prévenu Cahuzac, toute son aventure “folle”.

Cahuzac et la caisse noire de Rocard : soupçons et incohérences

Mardi, il avait ensuite affirmé n’avoir “pas menti au président les yeux dans les yeux” car François Hollande ne lui avait “jamais demandé” s’il avait “oui ou non un compte à l’étranger”. L’Elysée a démenti.

Une stratégie risquée au procès du mensonge, celui d’un homme enferré dans ses secrets et dont la “vérité” serait jugée “sur pièces”, comme l’avait prévenu le président de la 32e chambre correctionnelle Peimane Ghaleh-Marzban.

“Votre jugement ne devra être ni trop clément, ni trop sévère, pour que l’égalité devant la loi reprenne du sens”, a lancé la procureur lors de sa plaidoirie.

 

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