Les recrutements en contrats aidés se sont envolés en 2015
Date: 13 September 2016 | 2:40 pm
441.000 personnes bénéficiaient fin 2015 d’un contrat unique d’insertion ou d’un emploi d’avenir. Les effectifs ont augmenté de 15 % en un an avec des recrutements plus ouverts.
Alors que les échéances électorales se rapprochent, l’État a encore accéléré sur les emplois aidés en 2015. Pendant l’année, 464.000 contrats de travail de ce type ont démarré, pour les trois quarts d’entre eux dans le secteur non-marchand: administrations locales, services hospitaliers, écoles… En un an, tout contrat compris, les recrutements ont augmenté de 11,3 %, détaille une étude du ministère du travail publiée lundi.
Fin 2015, 441 000 personnes bénéficiaient ainsi d’un contrat aidé (+15,3 % en un an). La hausse concerne tous les types d‘emploi: contrat unique d’insertion- contrat initiatives emploi (CUI-CIE) pour le secteur privé, contrat unique d’insertion- contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE) pour le secteur non marchand, emplois d’avenir pour les jeunes décrocheurs. Les effectifs n’ont diminué que pour les contrats d’avenir professeur, réservés aux étudiants boursiers se destinant à l’enseignement.
Les jeunes ne représentent qu’un peu plus d’un tiers de l’ensemble des bénéficiaires
Les recrutements apparaissent en parallèle moins ciblés que les années précédentes. Seulement 36 % des embauches ont bénéficié à des jeunes, une proportion en baisse de cinq points par rapport à 2014. La part des recrues issues des quartiers prioritaires de la ville diminue aussi. Elle ne représente plus que 12 % de l’ensemble des embauches, contre 13,5 % en 2014. Dans le même registre, le pourcentage des personnes recrutées en CUI de niveau baccalauréat ou plus a augmenté d’environ 2,5 points: un nouveau bénéficiaire sur deux avait atteint en 2015 ce niveau de diplôme.
De manière générale, la part des personnes en difficulté (inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an, âgées de plus de 50 ans, jeunes peu qualifiés ou encore bénéficiaires de minima sociaux) a légèrement diminué -de 0,6 point- entre 2014 et 2015. Elles représentent néanmoins encore 86 % des effectifs. Le fait que les contrats aidés aient beaucoup progressé dans le secteur privé en 2015 a accentué cette tendance, les entreprises ayant tendance à recruter des personnes plus proches de l’emploi que les services publics.
En moyenne, tout contrat compris, l’État prend en charge à hauteur de 32 % le coût de ces emplois aidés. SIx mois après la fin de l’aide, 41 % des bénéficiaires d’un CUI-CAE ( non marchand) et 67 % des sortants d’un CUI-CIE (secteur marchand) sont en emploi. Des scores médiocres, surtout pour le non-marchand. Mais là encore, ce résultat est à nuancer par le fait que les associations, administrations ou collectivités locales embauchent en contrat aidé les personnes les plus éloignées de l’emploi.