Le terrorisme au centre du débat à droite

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Le terrorisme au centre du débat à droite

Date: 12 September 2016 | 6:00 pm

VIDÉO – Nicolas Sarkozy a consacré l’essentiel de son discours aux questions sécuritaires, lundi soir à Provins.

Envoyé spécial à Provins

La lutte contre le terrorisme en ligne de mire. Après un entretien au JDD dimanche, dans lequel il détaille ses propositions pour combattre les djihadistes, Nicolas Sarkozy devait consacrer à nouveau l’essentiel de son discours, lundi soir à Provins (Seine-et-Marne), à ces questions. Il devrait y revenir également vendredi et samedi dans les Alpes-Maritimes, notamment à Menton. Pour l’ancien président, le sujet est porteur. C’est sur ce terrain qu’il vient de croiser le fer avec son successeur à l’Élysée.

Nicolas Sarkozy considère que la France doit adapter son appareil juridique à la menace terroriste, quitte à modifier la Constitution et l’équilibre de l’État de droit. «Plus nous tardons à adapter l’État de droit, moins nous assurerons la sécurité des Français», explique-t-il. François Hollande estime à l’inverse que «la seule voie qui vaille et qui est efficace, c’est celle de l’État de droit», prenant pour preuve les «tentatives» d’attentats déjouées ces derniers jours.

Pour les deux hommes, ces passes d’armes sur la question terroriste ont une vertu: réactiver un duel dans la perspective de 2017 que l’un et l’autre souhaitent, parce qu’ils le considèrent comme le plus favorable à leurs candidatures respectives.

«Continuer à creuser sur ce terrain»

À droite, Nicolas Sarkozy mise sur son statut d’ancien président et sa connaissance des questions sécuritaires pour marquer des points dans la primaire. Les proches de l’ancien président considèrent d’ailleurs qu’«il doit encore convaincre sur ces questions» : «Je pense qu’il faut qu’il continue à creuser sur ce terrain, car c’est celui sur lequel il y a encore des gens à convaincre», explique Gérald Darmanin. «Probablement plus encore que sur les questions économiques pour lesquelles il a la confiance des Français», ajoute le coordinateur du projet. «On va poursuivre sur le “terro”. Il a encore beaucoup de choses à dire», confirme un membre de son équipe.

À Provins lundi soir, le discours de l’ancien président s’inscrit dans la continuité. «J’entends les murmures de la pensée autorisée, a-t-il expliqué. On doit pouvoir parler du terrorisme islamiste sans être taxé d’islamophobie.» Érigeant les islamistes en héritiers du nazisme et du stalinisme, le candidat à la primaire a estimé qu’«une peste noire, à l’image du drapeau de Daech» sévit.

Il a poursuivi son dialogue avec François Hollande à distance. «Le général de Gaulle ne se serait pas caché derrière l’État de droit actuel ou une fallacieuse conception de la démocratie pour ne rien faire», a-t-il lancé, en assurant qu’il ne serait pas «le président de l’impuissance publique, le président qui se contente des commémorations et des lieux de mémoire, le président qui se cache derrière l’immobilisme du droit pour ne rien faire». «Pour protéger votre liberté nous devons réduire la leur, voilà ma conception de l’État de droit», a-t-il ajouté avant de rappeler ses préconisations: cour de sûreté antiterroriste, déchéance de nationalité, suspension du regroupement familial, mais aussi établissements spécialisés pour les lycéens «perturbateurs», service militaire obligatoire pour les jeunes sans emploi ou formation. Au passage il n’oublie pas son premier adversaire à la primaire, Alain Juppé, et rejette les «accommodements prétendument raisonnables avec les extrémistes».

Les concurrents de Nicolas Sarkozy à la primaire n’entendent cependant pas lui laisser le champ libre sur les questions de sécurité. Dimanche, au Cannet, Jean-François Copé avait dénoncé «les atermoiements face à l’islamisme» de l’ancien président et moqué les «fausses solutions». Sur Europe 1, lundi, Hervé Mariton a, lui, mis en garde contre les «réponses en apparence viriles mais impraticables». Le député de la Drôme juge ainsi que «mettre tous les fichés  S en rétention, c’est impossible numériquement et juridiquement».

Quant à Alain Juppé, il entend démontrer que l’on peut avoir pour objectif «l’identité heureuse » tout en préconisant des «mesures fermes» en matière de sécurité. L’ancien premier ministre prône ainsi la rétention des personnes fichées   S. Comme son principal concurrent, Nicolas Sarkozy.

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