Mont-Blanc : 33 personnes ont passé la nuit coincées dans des télécabines
Date: 9 September 2016 | 5:56 am
Le temps a dû être long. Trente-trois personnes ont passé la nuit dans les cabines d’un téléphérique vertigineux qui relie l’Aiguille du Midi (3.842 mètres) à la pointe Helbronner (3.462 mètres), tombé en panne jeudi dans le Mont–Blanc. Les opérations destinées à les secourir ont démarré vendredi matin.
Vers 6h45, du personnel et du matériel de secours ont été acheminés dans une première benne du téléphérique Skyway Monte Bianco, côté italien, qui permet de monter sur la pointe Helbronner. Puis un premier hélicoptère du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix (Haute-Savoie) a décollé vers 7 heures.
#MontBlanc : les opérations de secours ont repris ce matin 6h55 pour hélitreuiller les 33 personnes encore bloquées pic.twitter.com/tcCtKfWIVZ
— FBleu Pays de Savoie (@bleusavoie) September 9, 2016
Les rotations devaient reprendre vendredi matin pour hélitreuiller les derniers passagers bloqués depuis jeudi 15h40 dans les télécabines du téléphérique du “Panoramic Mont–Blanc“.
“On a été en contact avec eux toute la nuit, les gens ont eu froid mais nous n’avons pas de détresse vitale”, a déclaré à l’AFP le commandant du PGHM, Stéphane Bozon.
Un enfant de dix ans figure notamment parmi ces “naufragés du vide”.
Hélicoptère et rappel
Soixante-dix-sept autres personnes, qui étaient elles aussi coincées, avaient pu être évacuées jeudi soir et dans la nuit : 48 treuillées par hélicoptère et une trentaine, situées dans des cabines plus proches du sol, descendues en rappel par les secours, français et italiens.
Quatre hélicoptères, français et italien, avaient été mobilisés pour l’opération d’évacuation héliportées commandée par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix.
“Nous avons été obligés d’interrompre les opérations à 20h45” pour des raisons de sécurité, la nuit et la météo rendant les hélitreuillages trop dangereux, a précisé le préfet qui ne pouvait plus “garantir la sécurité des pilotes, des secouristes et des personnes dans les télécabines”.
Cinq secouristes, trois gendarmes français et deux Italiens, ont été acheminés auprès des naufragés pour leur venir en aide durant la nuit.
Un gendarme a notamment été déposé dans la cabine qui abrite l’enfant de dix ans. Les touristes bloqués disposent aussi de couvertures de survie, de barres énergétiques et de bouteilles d’eau, placés en permanence dans les cabines.
Les secouristes n’ont cependant pas pu prendre position dans deux grappes de trois télécabines (de quatre places) qui se retrouvent donc “orphelines”, selon l’expression du préfet.
Rafale de vent
C’est un croisement de câbles intervenu “pour des raisons inexpliquées”, mais sans doute dû à une rafale de vent, qui a bloqué ce téléphérique construit dans les années 1950, selon Mathieu Dechavanne, PDG de la compagnie du Mont–Blanc.
Les employés de la compagnie ne parvenant pas à décroiser les câbles, une opération d’évacuation a commencé vers 17h les personnes hélitreuillées ont été déposées à la pointe Helbronner, du côté italien du Mont–Blanc, avant d’être ramenées à Chamonix ou ailleurs.
“La dernière heure a été très, très longue. On a appelé la compagnie [du Mont–Blanc] qui nous a expliqué que trois câbles s’étaient emmêlés et il n’en restait plus qu’un à défaire mais ils n’ont pas réussi”, a raconté un des touristes secourus à la radio France Bleu Pays de Savoie.
Là haut, “on essaie d’évacuer mais c’est très difficile. J’ai dû fermer les yeux pendant un bon moment pour essayer de penser à autre chose”, a-t-il ajouté.
Ce téléphérique surplombe la Vallée Blanche et le glacier du Géant, avec par endroits quelque 400 mètres de vide.
En décembre 2011 à Tignes, également dans les Alpes françaises, une quarantaine de personnes avaient été bloquées pendant près de sept heures dans le téléphérique de la Grande-Motte, tombé en panne. Elles avaient été évacuées par les secouristes à l’aide de cordes par une trappe située dans le plancher des cabines, qui se trouvaient à une quarantaine de mètres du sol.