Si, si, les salaires augmentent. Illustration en 5 chiffres

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Si, si, les salaires augmentent. Illustration en 5 chiffres

Date: 8 September 2016 | 5:54 am

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ainsi que les cabinets Deloitte, Aon Hewitt, Expectra et Willis Tower Watson ont publiés en début de semaine des chiffres sur les hausses de salaires révélateurs de la situation économique française.

+2,7% en 2016

C’est le taux d’augmentation global des salaires de base en 2016, selon le cabinet Aon Hewitt, qui a consulté 306 entreprises en France sur l’évolution de leur budget. Ce qui est intéressant, c’est qu’il était prévu une augmentation de seulement 2,4% cette année. Les experts parlent “d’inversion de la courbe”, car ces dernières années, les estimations de hausses étaient moins élevées, et les hausses moins élevées que prévues. En 2014, les augmentations étaient de 2,6% au lieu de 2,8% anticipées, en 2015 de 2,4% au lieu de 2,6%.

Reprise de la croissance, crédits d’impôts, baisses de cotisations sociales, baisse du prix du pétrole… ça va mieux cette année pour les entreprises, dont les directions affectent une partie de leurs marges – rétablies depuis 2012 – aux salariés.

Le record : +6,4% 

Les hausses de salaires varient considérablement selon les secteurs. Le taux d’augmentation le plus élevé concerne les métiers de chef de projet infrastructure dans l’informatique et les télécom, avec +6,4%. La preuve que la tendance n’est pas homogène.

Selon le cabinet Expectra, qui a adopté une autre méthode de calcul qu’Aon Hewitt, elles sont de 1,9% dans le secteur informatique et télécom, de 1,5% dans la comptabilité et la finance, et de 1% dans les ressources humaines et les professions juridiques. Ces hausses ne sont pas non plus homogènes selon les entreprises. Pour Willis Tower Watson, 2% des entreprises prévoient des gels, 23% tablent sur moins de 2% de hausses, et 68% entre 2% et 3%. Ni selon les régions, explique le cabinet Deloitte :

“Concernant les non-cadres, bien que l’Insee annonce un écart du coût de la vie de 9% entre l’Île-de-France et les régions, l’écart de rémunération se maintient cette année à 5%.”

Paris vient d’ailleurs d’être classé comme la 4e ville la plus chère du monde par le cabinet Price Waterhouse & Coopers.

Et +2,3% en 2017 ?

2,3%, c’est le taux d’augmentation anticipé par le cabinet Aon Hewitt pour 2017 (Willis Towers Watson anticipe 2,4% et Deloitte 1,8%). Autrement dit, les DRH demandent dans l’ensemble pour l’année prochaine des hausses de salaires inférieures à celles qu’ils avaient demandées pour cette année. La preuve que même si elles vont mieux, les entreprises restent prudentes.

Cela vient aussi du fait qu’elles anticipent une inflation faible, qui est déjà un vecteur de pouvoir d’achat. Elles misent aussi sur d’autres mode de rémunération, disons en nature : dans la dernière enquête d’Aon Hewitt, le “bien-être au travail” s’est hissé à la deuxième place des préoccupations affichées par les entreprises, derrière la “gestion des talents”, à égalité avec la “baisse des coûts”. Les entreprises vont aussi davantage opter pour des augmentations individuelles.

0,7 point de plus aux Etat-Unis…

Le taux d’augmentation des salaires anticipé aux Etats-Unis est de 3%, selon Willis Towers Watson. D’une manière générale, les entreprises françaises ont tendance à traîner par rapport à leurs concurrentes étrangères, qui relancent les salaires à la hausse plus rapidement lorsque l’activité redémarre.

Cela est visible avec les entreprises étrangères implantées en France, qui augmentent davantage que leurs concurrentes françaises. Mais aussi avec les entreprises hors du territoire. Pour l’année prochaine, il est prévu des hausses de salaires de 2,9% en Allemagne, de 2,9% au Royaume-Uni, de 2,5% en Italie, et de 2,2% en Espagne (contre 2,4% en France).

350 euros de moins

Les salaires augmentent, mais il ne faut pas les confondre avec le pouvoir d’achat. D’une part, parce que les prix ne sont pas les mêmes selon les régions, et que les salaires ne s’ajustent pas forcément. D’autre part, parce que cela dépend aussi des impôts et des aides sociales. Enfin, parce que l’inflation est basse.

Selon l’OFCE :

“Le pouvoir d’achat par ménage en France en 2016 est toujours inférieur de 350 euros par rapport à son niveau de 2010.”

C’est en 2010 que la politique de rigueur budgétaire a débuté. Mais selon l’Insee, ce pouvoir d’achat a augmenté de 1,6 % en 2015 et devrait de nouveau progresser de 1,7 % cette année. Afin de retrouver enfin son niveau… de 2010. Et l’année prochaine ? Cela dépendra de l’inflation, mais aussi des DRH. 

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