Rachid Kassim, le djihadiste qui téléguide les attentats en France

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Rachid Kassim, le djihadiste qui téléguide les attentats en France

Date: 11 September 2016 | 4:04 pm

VIDÉO – Le Roannais de 29 ans, installé en zone irako-syrienne, était en contact avec le tueur de Magnanville, ceux de Saint-Étienne-du-Rouvray et le commando de femmes démantelé cette semaine. Voici ce que l’on sait de lui.

Son nom est bien connu des services antiterroristes. Il est apparu ces derniers mois au détour de plusieurs affaires. Selon les enquêteurs, il a téléguidé, de manière plus ou moins décisive, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre le 26 juillet, ainsi que le commando de femmes démantelé cette semaine.

Originaire de Roanne dans la Loire, Rachid Kassim, 29 ans, vivrait aujourd’hui en zone irako-syrienne, sur le territoire occupé par le groupe État islamique. Dernier fait d’arme connu: il aurait piloté un mineur de quinze ans vraisemblablement prêt à passer à l’acte. Ce dernier a été interpellé samedi dans le XIIe arrondissement de Paris. À en croire une source proche de l’enquête citée par l’AFP, il était en contact avec Kassim. Des liens ont donc également été établis avec Inès Madani, l’une des protagonistes du commando de femmes. Ces jeunes femmes étaient «téléguidées par des individus se trouvant en Syrie» et nouant leurs projets «de manière virtuelle» selon le procureur de Paris François Molins.

D’ailleurs, les modalités de l’attaque à la voiture piégée et au couteau correspondent aux consignes que Rachid Kassim dispense via Internet.

Car l’homme est actif sur les réseaux sociaux, au point d’être considéré par certains comme un membre influent de la «djihadosphère». Il y apparaît à visage découvert sous sa véritable identité, ou alors sous le pseudo Ibn Qassim. Le djihadiste est plus particulièrement présent sur la messagerie chiffrée Telegram, prisée des djihadistes pour sa confidentialité. Il est ainsi l’administrateur d’une chaîne suivie par plus des centaines d’abonnés. Sur celle-ci, sont publiés quotidiennement des messages violents où il incite «les musulmans» à attaquer en France avec une insistance morbide. Il diffuse des listes de cibles potentielles et de scénarios d’attentats.

Derrière la tuerie de Saint-Étienne-du-Rouvray

D’après L’Express, Rachid Kassim était déjà, fin juillet, en lien avec les deux tueurs du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray. Il est suspecté par les enquêteurs d’avoir a minima exercé «une influence virtuelle dans le passage à l’acte» des deux jeunes tueurs, souligne l’hebdomadaire. Il serait encore l’auteur de l’enregistrement audio diffusé une semaine après la tuerie sur le compte Telegram de l’un des tueurs, Adel Kermiche. Il y félicite chaleureusement ses «frères» pour l’opération. Un peu plus tôt dans le mois, il est apparu dans une vidéo où il louait l’action du tueur de Nice, Mohamed Lahouaiej Bouhlel. «Telle est la rétribution du peuple criminel qu’est le peuple français», ajoutait-il, assassinant ensuite de ses mains un prisonnier syrien.

Fin juillet, Rachid Kassim apparaissait dans une vidéo où il louait l'action du tueur de Nice, Mohamed Lahouaiej Bouhlel.

Fin juillet, Rachid Kassim apparaissait dans une vidéo où il louait l’action du tueur de Nice, Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Crédits photo :

Le tueur de Magnanville faisait également partie de son groupe Telegram, et «Kassim a eu une véritable influence dans cette affaire», a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.

Rachid Kassim, père de trois enfants, a quitté la France en 2012. Prétextant un déménagement en Égypte, il réapparaît finalement en Syrie. Selon Le Progrès, c’est lors d’un voyage en Algérie pendant l’été 2011 que cet animateur social se serait radicalisé. À Roanne, il était chargé d’accompagner les enfants d’un centre social à la cantine «À l’époque, des frères se sont mobilisés dès qu’ils ont senti une dérive dans ses paroles. Ils l’ont emmené à des séminaires. Il a prétendu qu’il était repenti et avait compris ses erreurs», confiait en août un membre d’une association locale interrogé par L’Express. Fin 2015, sous le nom de «Nicole Ambrosia», il avait créé une page Facebook faisant l’apologie du djihad auprès d’une quarantaine de lycéens de sa région d’origine.

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