Les résultats économiques de la Chine rassurent en août
Date: 13 September 2016 | 8:42 am
La production industrielle et les ventes de détail ont été meilleures que prévu le mois dernier.
Correspondant à Pékin
Les résultats économiques de la deuxième puissance mondiale ont rassuré au mois d’août, après le ralentissement de juillet, en augmentant plus que prévu par les analystes. La production industrielle chinoise a ainsi accéléré de 6,3% le mois dernier sur un an, soit plus qu’en juillet (6%), a indiqué mardi le Bureau national des statistiques, un organisme gouvernemental. Il s’agit de la plus forte hausse depuis cinq mois, et ce, alors que de nombreuses usines ont été fermées avant le sommet du G20 de début septembre, qui avait lieu en Chine, pour s’assurer un beau ciel bleu. L’économie chinoise semble donc se stabiliser, même si la demande reste fragile. Les autorités expliquent notamment ce rebond par les «efforts» fait pour réduire les surcapacités de production en se débarrassant des «zombies», ces groupes qui ne survivent que grâce aux subventions gouvernementales dans des secteurs comme la sidérurgie. En écoulant leurs énormes excédents sur les marchés mondiaux, ce qui tire les prix vers le bas, ces entreprises fragilisent leurs concurrents occidentaux. Cette question, encore loin d’être résolue, a constitué l’une des priorités des dirigeants du G20, réunis au début du mois en Chine.
Réorienter la croissance
L’autre bonne nouvelle concerne la consommation des ménages. Contrairement à ce qu’anticipaient les analystes, les ventes de détail ont redressé la tête en août, bondissant de 10,6%, après un creux en juillet (+10,2%). Il s’agit d’une satisfaction pour les autorités, qui veulent réorienter la croissance, trop dépendante des exportations et du secteur manufacturier, vers la consommation intérieure et les services. Tirés par le boom des ventes sur Internet, les services représentent désormais plus de la moitié du PIB chinois.
Cette bonne tenue de la demande des ménages est favorisée par la politique de la banque centrale, qui facilite l’accès au crédit. Elle a permis à l’économie chinoise de se stabiliser au deuxième trimestre, avec une croissance de 6,7%, selon les statistiques officielles, que des experts occidentaux jugent toutefois surestimées. «L’économie nationale enregistre un développement modéré mais solide», ont estimé les autorités, tout en reconnaissant que le contexte économique en Chine et dans le reste du monde était marqué «par l’instabilité et les incertitudes».
Le basculement du pays vers la consommation et les services ne se fera pas du jour au lendemain. Et le pays, dont les exportations s’essoufflent, et qui pâtit de surcapacités de production et d’un endettement inquiétants dans l’industrie, dominée par les groupes étatiques, a plus que jamais besoin des réformes promises. Preuve qu’il reste du chemin à parcourir, la croissance des investissements en actifs fixe, baromètre notamment des dépenses publiques dans les infrastructures, est restée stable au cours des huit premiers mois de l’année, à 8,1%, soit le niveau le plus faible depuis décembre 1999. Les investissements des entreprises privées, notamment, n’ont ainsi progressé que de 2,1% sur la période juillet-août.