Ecole : l’Angleterre de Thersa May dit non à la carte scolaire
Date: 9 September 2016 | 1:58 pm
La décision a fait la une du “Times”. Theresa May, la Première ministre conservatrice britannique, engage une réforme qui devrait révolutionner le système éducatif en Grande-Bretagne. Elle doit annoncer vendredi la réouverture des Grammar School, ces écoles secondaires d’excellence formant depuis des siècles la bonne société britannique. Ces “grandes écoles” pour collégiens avaient été – en principe – abolies depuis plus de cinquante ans ; il en reste en réalité plus d’une centaine.
Filière d’excellence pour “bonnes familles”
La chef du gouvernement, elle-même ancienne élève de ces filières d’excellence, prévoit d’en autoriser le développement, mais d’assouplir le régime des écoles confessionnelles. Quant aux collèges publics, ils pourront désormais sélectionner leurs élèves en fonction de leurs résultats scolaires et non plus selon la carte scolaire.
Elle justifie cette décision par une certaine hypocrisie du système actuel : “Depuis trop longtemps nous avons toléré un système éducatif qui empêche l’existence d’établissements sélectifs sacrifiant le potentiel de nos enfants par dogmatisme et par idéologie. La vérité est que nous avons déjà un système de sélection et que celui-ci est basé sur le prix des logements, c’est une sélection par la richesse.”
La carte scolaire trop brûlante pour y toucher
Soigner le mal par le mal, si l’on comprends bien. Un peu comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en arrivant au pouvoir. Au nom des imperfections de notre carte scolaire à opérer le brassage social, il l’avait assouplie et souhaitait la supprimer. Mais l’OCDE a pointé dans ses études que plus les élèves sont sélectionnés tôt au cours leur cursus, plus les systèmes scolaires accroissent les inégalités sociales.
Notons qu’en France, le ministère de l’Education nationale a pour l’instant mis de côté ce brûlant sujet, malgré quelques annonces au début du quinquennat. Rien ou presque n’a bougé, comme l’a dénoncé tout récemment l’économiste Thomas Piketty dans son blog. Quelques expérimentations locales seulement lancées par Najat Vallaud-Belkacem l’actuelle ministre l’an passé, répétant à cette occasion : “Je ne crois pas à la mixité sociale par le haut”.